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Il m'a fallu du temps pour me rendre compte qu'ils alimentaient ma souffrance. Leur présence, leurs mots, leur attention : les moteurs de ma peine. J'ai cru qu'ils m'aideraient, quoi qu'il arrive ; qu'il y aurait toujours une main pour me rattraper. Alors je me suis laissé submergée, j'ai donné la parole à mes souffrances et je les ai laissées s'exprimer, quitte à alourdir les autres. Ils étaient toujours à l'affût du moindre vertige, j'étais un poids pour eux. Certains se sont même lassés de mon éternel incapacité à vivre. D'autres ont tenu, souhaitant me "sauver" de moi-même. Je me rends compte combien j'ai été lâche. J'ai cru pouvoir monter sur leur dos et atteindre la ligne d'arrivée. J'ai cru que je n'étais pas capable de porter toute cette souffrance seule. Je me trompais : on se rend compte de la force humaine qu'une fois face à l'adversité. Aujourd'hui, je sais que je peux surmonter tous mes maux. Je sais que je peux changer, et sans eux. Je les allège de ma peine, je ne crierai plus au loup. Mais je serai le loup, plein de rage et de capacités.
J'ai compris autre chose : il faut d'abord vivre pour soi. Je dois me plaire avant de vouloir séduire les autres. Je dois convenir à mon idéal de vie avant de vouloir absolument rentrer dans les cases les plus brillantes. J'ai décidé de vivre grâce à moi-même car chacun a une vie à vivre et que personne ne sacrifiera la sienne pour me sauver.

Naëla